jeudi 20 novembre 2008

Ne bougez plus !

Capturer le mouvement reste une gageure puisque par essence la photographie fixe. Il faut alors s'accommoder d'autres artifices que celui de la vitesse de d'obturateur. Les millièmes de seconde ne font rien à l'affaire, tout au plus donnent-ils l'illusion du mouvement dans un bougé qui veut se substituer à ce que l'oeil perçoit.

D'abord : Juxtaposition de deux sujets fixés chronologiquement : récit 19, mouvement au crépuscule, 1. Le chien, encore, au crépuscule, quand le jour devient nuit, ou l'inverse, mais cet état intermédiaire, fuyant, visible à l'oeil nu. Fixer le mouvement, garder la trace éphémère du sillon laissé dans l'eau par l'animal. Une « marque déposée », dit encore Denis Roche de la photographie. Les hommes au bord du lac Titica dans le récit 89 mouvement au crépuscule 2. A voir ces deux récits l'un après l'autre, on réalise que c'est un mouvement de va-et-vient (de gauche à droite pour le chien, de droite à gauche puis de gauche à droite pour les hommes). Le mouvement est fixé puis recréé (je repense au Bartlebooth de Perec !) comme un cinématographe primitif que moi, spectateur, je me rejouerais.

Puis : la juxtaposition, comme un clair-obscur, du statique et du fixe.
Dans le récit 38 Murga (ou « carnaval ») le batracien n'est pas à la fête. Une quasi planche anatomique, un écorché, une pul(sa)tion de mort qui fait retomber la gigue (de grenouille, des danseurs aussi bien). C'est surtout lui que je vois. Le mouvement est mis à la question.


Le récit 19 fait de nous le chien qui ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve...ne nous reste que la trace nostalgique d'un passage.


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